Deuil au travail : quel accompagnement pour les salariés ?

30 octobre 2025 | Santé mentale et QVCT

Le deuil ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. En effet, lorsqu’un salarié fait face à la perte d’un être cher, cela peut entraîner une souffrance psychologique qui se répercute aussi au travail et sur son entourage professionnel.

Quel rôle l’entreprise peut-elle jouer pour accompagner au mieux un salarié en deuil ? Comment agir tout en respectant la vie privée d’un collaborateur ? Explications.

Le deuil, une situation qui affecte aussi la vie professionnelle

Traverser un deuil, c’est une expérience que nombre de salariés connaissent au moins une fois au cours de leur vie active. Les effets de cette période difficile sont souvent sous-estimés, d’autant plus qu’elle est parfois ressentie pendant de longs mois.

La durée du congé pour décès est souvent insuffisante

La loi prévoit bien sûr un congé pour décès (article L3142-1 du Code du travail). La durée varie selon le lien de parenté : entre 1 et 14 jours. Certaines conventions collectives (ou des accords collectifs d’entreprise) accordent un congé plus long. Mais dans les faits, la durée de ce congé peut s’avérer insuffisante. Une enquête du CRÉDOC (Centre de recherches pour l’étude et l’observation des conditions de vie) montre d’ailleurs que pour une personne sur deux, le deuil dure plus d’un an.

Il faut souligner aussi que le Code du travail ne prend pas en compte le cas des familles recomposées (10 % des familles avec enfants, selon la dernière étude de l’Insee).

Le deuil, facteur de risque psychosocial pour le salarié

Les conséquences psychiques, physiques et sociales sont nombreuses.

  • Des troubles qui deviennent facteurs de risques psychosociaux : manque de concentration, épuisement, fatigue chronique, dépression, isolement… ;
  • Des arrêts de travail de longue durée ou répétitifs, et qui impactent l’organisation de l’entreprise ;
  • Un désengagement qui va parfois jusqu’à la rupture du parcours professionnel : le CRÉDOC estime ainsi que 12 % des actifs endeuillés depuis plus d’un an perdent leur emploi.

Au-delà des troubles psychiques et des risques de démobilisation du salarié, cette période de deuil affecte les performances de l’entreprise. Les émotions intenses et le stress d’un collègue peuvent entraîner des difficultés relationnelles et organisationnelles au sein de tout un service. Sans compter l’onde de choc qui touche des collègues proches.  

Comment l’entreprise peut-elle agir pour accompagner un salarié en deuil ?

Il existe bien sûr un cadre légal à respecter en matière de congé et d’absences. L’entreprise doit aussi tenir compte du caractère profondément personnel du deuil. Mais il existe néanmoins plusieurs manières d’agir.

Aménager le temps de travail lorsque c’est possible

L’entreprise dispose de plusieurs leviers :

  • Des congés pays anticipés ;
  • Du télétravail lorsque le poste le permet ;
  • Un aménagement temporaire des horaires de travail ;
  • Une reprise progressive de l’activité, par exemple avec un binôme pour adapter la charge de travail ou éviter une trop forte pression dès la reprise.

Faire intervenir des professionnels et former des référents

Il est possible – et c’est même recommandé – de solliciter des personnes ressources au sein de l’entreprise : infirmière d’entreprise et psychologue du travail. Ainsi, l’infirmière d’entreprise coordonne ses actions avec la médecine du travail lorsque la santé du salarié le nécessite : arrêt du travail de longue durée, mi-temps thérapeutique…  Il existe également des programmes pour mieux former les salariés ou les managers aux spécificités de la santé mentale. Ces référents apprennent à mieux accompagner les personnes en situation de souffrance mentale.

Mettre en place un soutien psychologique

Le soutien psychologique joue un rôle central : il permet aux salariés d’exprimer leurs émotions et de bénéficier de conseils adaptés. C’est aussi un moyen d’assurer la présence d’un professionnel formé à la gestion du deuil auprès des salariés. Il existe différents dispositifs :

  • Une ligne d’écoute psychologique ;
  • Une permanence psychologique sur site ;
  • Une aide au retour à l’activité.

En savoir plus : les dispositifs d’accompagnement psychologique proposés par PSO pour soutenir les collaborateurs.

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