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Santé mentale au travail : pour Jacques Rondeleux (PSO), « il ne faut pas attendre la crise »


Jacques Rondeleux est le directeur général du cabinet PSO (Performance sociale et organisation). Pour cet expert de la QVT (Qualité de vie au travail) et de la prévention des risques psychosociaux, il est indispensable que les entreprises tiennent compte de la santé mentale de leurs salariés, au même titre que leur santé physique. Interview.

Avec le cabinet PSO, PMSM s’engage dans la prévention des risques psycho-sociaux et dans la prise en charge de vos collaborateurs. Pour en savoir plus.

 

Il est de plus en plus question de QVT (Qualité de vie au travail) et de prévention des risques psycho-sociaux (RPS) dans les entreprises. Comment expliquez-vous cette évolution ?

« Les employeurs doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de leurs salariés. C’est ce que prévoit le Code du Travail (NB : article L4121-1). Cela implique d’évaluer et de prévenir tous les risques, y compris psychosociaux.

Pour les entreprises, le COVID, le confinement et la hausse du télétravail ont changé la donne. Certains salariés ont pu se retrouver en difficulté psychique en raison de la pandémie. Ces nouvelles formes d’organisation du travail demandent des ajustements et de la communication, en plus de mieux concilier vie professionnelle et personnelle.

La QVT n’est pas une action cosmétique : il ne s’agit pas d’organiser un repas festif pour que les salariés se sentent mieux. Mais plutôt de mieux tenir compte des risques psycho-sociaux et d’aborder l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise. »

 

Tenir compte de la santé physique, mentale et sociale des salariés

 

Il existe donc une réelle complémentarité entre santé physique et santé mentale ?

« Oui, et c’est là que le rapprochement avec PmS Médicalisation est un atout. PmS Médicalisation est un expert de la santé en entreprise et agit principalement au niveau de la santé physique. Nous sommes spécialistes d’une approche psychique et sociale. Nos deux rôles sont très complémentaires.

Cela permet aux deux entreprises de proposer une offre globale. Nous sommes ainsi tout à fait dans le cadre de la définition de la santé selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui parle d’un « état de complet bien-être physique, mental et social ». »

 

Les entreprises ont-elles tendance à attendre trop tard lorsqu’il s’agit de santé psychique des salariés ?

« C’est souvent lorsqu’il y a un problème à traiter que l’on fait appel à nous ! La QVT est rarement en haut de la pile des priorités. Pourtant, elle peut le devenir très vite. L’entreprise peut faire face à des difficultés qui nécessitent une intervention rapide : une plainte pour harcèlement ou discrimination, un salarié décédé après une longue maladie, un suicide, une crise sociale, une agression…

Même s’il n’est pas possible d’anticiper toutes les difficultés, il faut pouvoir protéger la santé mentale des salariés et être en capacité d’agir immédiatement dans l’intérêt de tous. »

 

La prévention des risques psycho-sociaux : une démarche indispensable

 

Quelles sont les mesures que l’entreprise peut prendre pour prévenir les risques psycho-sociaux ?

« Il ne faut pas attendre la crise pour intervenir ! La prévention permet d’anticiper les changements, les nouvelles organisations et les difficultés qui pourraient en découler. Il faut prendre en compte l’ensemble des aspects techniques, humains et organisationnels pour que cela fonctionne.

Cela peut prendre la forme d’une communication mieux adaptée : parfois, une crise sociale s’explique simplement parce que les salariés n’ont pas compris une action du chef d’entreprise. Par exemple, un déménagement d’une partie des services peut être perçu comme le signal d’une fermeture à venir, alors qu’il s’agit d’optimiser l’occupation de certains locaux.

Enfin, la prévention permet de disposer de moyens d’aller au-devant d’un collaborateur qui ne va pas bien : une hotline de soutien psychologique par exemple.  Il faut que les collaborateurs se sentent soutenus. »