À l’occasion de la prochaine journée mondiale sans tabac du 31 mai 2025, zoom sur la prévention du tabagisme en entreprise. Comment agir sur le lieu de travail pour aider les salariés à arrêter de fumer ? La prévention associe actions collectives et personnalisées : explications avec Nathalie Leroy, infirmière en entreprise PmSm spécialisée en tabacologie.
En quoi le tabac est-il un sujet de santé en entreprise ?
Avec plus de 30 % d’adultes fumeurs en France, le tabagisme est un problème de santé publique majeur. « Mais le tabac ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise », souligne Nathalie Leroy. La consommation de tabac a un coût pour les entreprises. En particulier celui de l’absentéisme, lié aux pathologies chroniques (comme la BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive).
Il existe aussi d’autres enjeux plus spécifiques en fonction des secteurs : la surveillance des personnes qui travaillent avec des agents biologiques, par exemple. Nathalie Leroy, qui intervient notamment pour les Laboratoires Anios dans le Nord, peut en témoigner : « il faut une vigilance accrue pour les salariés qui souffrent d’asthme ou d’une BPCO ».
En entreprise, des actions collectives et individuelles de prévention contre le tabac
Pour le tabagisme, comme pour les autres comportements de dépendance, la clé, c’est la prévention. Les employeurs peuvent s’en remettre à leur infirmière d’entreprise sur site, ou décider d’organiser des actions spécifiques avec l’appui d’experts comme ceux de PmSm Prévention santé.
Pour en savoir plus sur nos actions de prévention :
- Santé respiratoire ;
- Santé et addictions (tabac, alcool et drogues).
Des actions collectives pour sensibiliser les collaborateurs
Pour toucher un maximum de personnes, la prévention contre le tabac s’organise à l’échelle collective. « Sans les mesures d’ensemble, les salariés ne connaissent pas notre action », explique Nathalie Leroy. « Je propose d’abord des actions ludiques collectives, puis d’autres plus personnelles ». Cette infirmière experte en tabacologie a par exemple effectué une présentation sous forme d’enquête policière, et créé une exposition rétrospective de 40 ans de produits de la nicotine.
Bon à savoir : le 31 mai 2025, c’est la journée mondiale sans tabac ! L’occasion d’organiser des ateliers de sensibilisation au tabagisme en entreprise.
« Mes actions s’adressent à deux types de publics : les salariés fumeurs et les parents ». Pour une prévention efficace, il faut en effet tenir compte de tous les nouveaux produits à base de nicotine et qui séduisent les plus jeunes : cigarettes électroniques, puffs. « Mon métier est en perpétuel mouvement », ajoute Nathalie Leroy.
Suivre les salariés à long terme et les orienter vers d’autres professionnels de santé
Avec son rôle de proximité, l’infirmière d’entreprise peut accompagner les salariés qui souhaitent arrêter de fumer. « C’est un long processus, mais les fumeurs se rendent compte que c’est possible. Mon objectif est qu’ils reviennent vers moi s’ils rechutent. » C’est le principe de l’entretien motivationnel : si la personne est motivée, c’est grâce à elle-même. « Les professionnels sont là pour allumer les ampoules et rappeler le mode d’emploi de l’interrupteur si besoin ! »
La mission de l’infirmière d’entreprise consiste aussi à orienter les personnes malades vers d’autres professionnels de santé selon les situations. « Je détecte et je transfère : pour les salariés qui en ont besoin et qui le souhaitent, je préviens le médecin du travail et le médecin traitant. » Ce repérage précoce permet aux collaborateurs « qui deviennent des patients » de bénéficier d’une prise en charge rapide, avec de meilleures chances de guérison.
À retenir : depuis la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé, les infirmières et infirmiers sont habilités à prescrire des substituts nicotiniques, qui sont pris en charge par l’Assurance Maladie.
